» Béni soit le père » de Rosa Ventrella

Rosa Ventrella n’a pas son pareil pour raconter des histoires de femmes. Je l’avais découverte avec « Une famille comme il faut » que j’avais adoré.

 » Béni soit le père  » est de la même veine.

Alors qu’elle se trouve au restaurant à Rome avec son ex-mari pour planifier l’emploi du temps de leur fille Giulia, Rosa reçoit un appel téléphonique de son frère Salvo qu’elle n’a pas vu depuis deux ans.

Ce dernier lui apprend que leur mère, Agata, a été victime d’un AVC et qu’elle est dans le coma à l’hôpital de Bari, ville d’origine de la famille.

Rosa va devoir se rendre au chevet de sa mère, revoir son père honni et ses deux frères. Elle prend brutalement conscience que son avenir ne pourra être serein que si elle a le courage d’affronter le passé.

 » Tous mes efforts pour me tourner vers l’avenir me projettent avec force dans le passé. Le temps est une spirale, un magicien tricheur, un fils de pute. Je parle au miroir, mais ce n’est pas moi qui prononce ces mots. C’est la peur. Je halète. Je ne sais plus si cette voix est la mienne ou si elle vient d’ailleurs, d’un monde souterrain qui tourne à l’envers. La peur glisse sous les dalles de pierre de la maison de mon enfance, remonte le long du mur. Où est mon point de départ ? A quel moment de mon passé ? Parce que, c’est certain, je ne commence pas à ma naissance. Bifurcations, déraillements, carrefours. Sans m’en rendre compte, je me suis perdue dans ma propre histoire. »

Sa plongée dans son enfance difficile et meurtrie en raison de la violence de son père, la libèrera du schéma de répétition dans lequel elle s’était jusqu’alors engluée.

 » Béni soit le père » est un roman très fort qui met à jour les dysfonctionnements dans le couple, dans la famille sans jamais sombrer dans le pathos. La fin en est très belle et porteuse d’espoir.


Laisser un commentaire